Au-dessus l'animal chimérique mi-crocodile, mi-hippopotame!
Toute la sensibilité fantasque de Marcel Depelsenaire...
Tendance Art Déco vu la façon dont les fleurs sont stylisées er presque géométriques. 
Le travail extraordinaire de la pierre s'inspire du monde végétal et animal; vous pouvez observer sur cette façade, à le fois une chouette déployant ses ailes et semblant soutenir la loggia conçue sous une forme angulaire, une espèce d'animal chimérique mi-crocodile, mi-hippopotame, ainsi qu'un charmant petit dragon qui s'accroche à un des chassis et qui semble passer sa curiosité en scrutant l'intérieur de la demeure!
Cette construction est un compromis entre les lignes dépouillées du modernisme et la géométrie de l'Art Déco.Les deux loggias sont disposées sur la façade de manière asymétrique.
L'architecte Marcel Depelsenaire adorait décorer les façades des maisons qu'ils construisait avec des petits animaux réalistes ou carrément issu de son imaginaire.Un architecte dont la sensibilité le conduira tout naturellement vers une carrière de peintre.
Son style est néo-classique d'inspiration "rocaille" (probablement construite dans la seconde moitié du 19èm siècle).Ce style est caractérisé par d'abondants motifs en stucs.Les motifs en stuc sont composés d'un mélange de plâtre ou de poussière de marbre mélangé avec de la colle.Ils étaient parfois façonnés directement sur la façade à la main par le stucateur.Les motifs en staff, quant à eux, étaient coulés dans un moule en atelier et ensuite appliqués par un staffeur sur la façade.Ce style est assez rare dans la région mais j'en ai quand même rencontré pas mal au cours de mes balades.
On peut reconnaître ici en haut de la fenêtre une sculpture "style coquille Louis XV".
Détail d'une fenêtre à guillotine, joliment encadrée et rehaussée de stucs aussi bien en haut qu'en bas.
Un médaillon en stuc semble porter le poides de la loggia.
La Maison Dorée est probablement la maison la plus célèbre de Charleroi.Elle est aussi celle qui représente le plus l'Art Nouveau en ville, ne fut-ce que par ses extraordinaires sgraffites.Les sgraffites sont l'oeuvre de Gabriel Van Dievoet (1875-1934).
Construite pour un riche industriel du verre (Adolphe Chausteur) en 1899 par l'architecte Albert Frère.Cet industriel du verre fera réaliser par ses artistes de magnifiques vitraux biseautés ainsi qu'un grand lanterneau décoré de fleurs bleues qui éclaire le jardin d'hiver.Je n'ai malheureusement pas encore eu l'occasion de visiter l'intérieur de cette maison mais cela ne saurait tarder!En attendant, je vous invite à vous faire une idée de cet intérieur cossu grâce au site suivant: http://www.focale-alternative.be/maison-doree-charleroi/ La façade est agrémentée de magnifiques sgraffites dont une représentation du soleil un peu à l'égyptienne: un triangle et ses rayons.Des chardons stylisés foisonnent.Au centre de ce sgraffite, à l'intérieur du triangle, on distingue les lettres "C" et "O" savamment entrelacées.Ces deux lettres sont les initiales de "CHRUSOUS OÏKOS" qui signifie en grec Maison Dorée.Ce nom avait été choisi pour la maison en raison de la prédominance de la couleur dorée des sgraffites d'origine.Le Maître verrier Chausteur obtiendra aux Etats-Unis d'Amérique le monopole du verre de couleur, ce qui fera sa richesse.
Plus haut sur la façade, des sgraffites représentant des fleurs stylisées.
Très représentatives de l'Art Nouveau, ces lignes en "coup de fouet" symbolisent la vitalité et s'inspirent de la nature et du monde végétal en particulier.On pourrait croire que ces artistes du sgraffite ont eu comme but de créer un trompe-l'oeil s'inspirant d'un envahissement végétal naturel, à part que celui-ci résiste aux changements de saison et aux années sans grand entretien!
Le bâtiment nous enchante d'entrée de jeu par sa polychromie, son jeu de couleurs au niveau des briques et son superbe balcon en fer forgé.Sur le côté de la bâtisse, une pergola en fer forgé termine en beauté le dernier étage de la maison.
Au balcon, de part et d'autre du sgraffite principal symbolisant le soleil, les fenêtres ont un petit air arabesque qui ne manque pas de charme.
Ces sgraffites sont attribués à un des ateliers bruxellois les plus en vogue au début du XXème siècle, celui du peintre décorateur Gabriel Van Dievoet.
Ce lundi j'ai décidé d'aller arpenter les rues de ma ville natale à la recherche d'éléments Art Nouveau!Drôle d'idée...mais quelle aventure géniale et amusante!Et quelles merveilles j'ai pu découvrir tout simplement en levant les yeux un peu plus haut que d'habitude!Toutes ces choses qui font une ville et que je n'avais jamais vraiment remarquées auparavant!Je savais que Charleroi avait un passé chargé d'histoire et que c'était la plus grande et la plus riche ville de Wallonie au début du XXème siècle.Mon premier coup de foudre, cette jolie vitrine "Belle Epoque" parfaitement restaurée avec ses superbes vitraux style Art Déco.Ils ressemblent étrangement à ceux qui ornent le vestibule de ma maison de Couillet!
Les vitres sont biseautées...Un détail qui rehausse l'éclat des vitraux.N'oublions pas que Charleroi abritait le savoir-faire des grands Maîtres Verriers de Belgique et que la plupart d'entre eux habitaient la ville.
Dans le médaillon de l'imposte, on remarque des pipes.Il s'agissait à l'origine d'un marchand de tabac. 
Uniquement deux coloris: écru et rouille.Le dessin est tout-à-fait remarquable.Il me rappelle un sgraffite bruxellois de l'artiste Privat Livemont.
Les enfants tiennent des cornes d'abondance dans leurs mains, avec lesquelles ils versent probablement du vin car on peut reconnaître une grappe de raisin, à gauche du fronton.Dans la mythologie, le Dieu Romain Bacchus, Dieu du vin et de la vigne, est souvent accompagné de chérubins.
Sur le mur derrière la balustrade en fer forgé, on remarque une gravure sur la pierre, représentant un profil de dame dans un médaillon.
Celle-ci me fait penser à une aile de chauve-souris...ou de dragon!
Celle-ci par contre reproduit les cornes d'un bélier...
